Notre survie est en jeu !

Pour  les membres du groupement Fleurs et Plantes d’Alsace, la crise du coronavirus arrive au plus mauvais moment de l’année. C’est précisément entre les mois de mars et juin que plus de 50, voire 80% du chiffre d’affaires, est habituellement réalisé.

Aujourd’hui, nos points de vente sont fermés et l’activité est à l’arrêt. Les entreprises horticoles alsaciennes pourront-elles se relever de cette situation ? Rien n’est moins sûr !

Des plantes perdues par millions

À Hochstatt, au Point Vert Eichinger, la production de printemps arrivée à maturité la semaine dernière s’est retrouvée bloquée dans les serres. 20 000 primevères, 3 000 primevères tiges, 5 000 pâquerettes, 2 000 myosotis et 15 000 pensées ont du être mis au compost.

À Brumath, l’entreprise Sonnendrucker, 1er producteur et négociant en plantes du Nord-Est de la France a 1.5 million de plantes en culture soit une valeur de stock d’1 million d’euros. Les contrats de culture signés avec les chaines de jardinerie ont été stoppés net et la GMS a laissé tomber le végétal. Conséquence « 20 rolls sont sortis de nos serres la semaine passée, là où il en sort 400 d’habitude, soit 5% de notre activité » précise Laurent Sonnendrucker.

Même son de cloche pour Geny à Cernay. Spécialisée dans les jeunes plants de légumes, l’entreprise qui fournit les jardineries du Grand Est produit sur la saison plusieurs millions de plants mais n’a à ce jour aucune visibilité sur la vente.

Dans les structures plus petites, la situation est identique

À Sand, les Goerger travaillent en famille et viennent d’investir dans de nouvelles serres. Si le début de saison s’est traduit par la mise au rebut de toutes les fleurs précoces (primevères, renoncules…) et la perte de 15 000 € de stock à la fleuristerie, la situation n’est pas encore catastrophique, mais elle risque de le devenir très rapidement.
« Nous mettons des milliers de plantes en culture, mais on ne sait pas où on va. C’est tout ou rien. Si dans un mois les choses s’améliorent, on s’en sort, si on reste dans la situation actuelle, ça va être très dur ! » dixit Anthony Goerger.

Un appel aux communes

Stéphane Schwarz est horticulteur à Geudertheim. Il fournit une quarantaine de communes de sa région en plantes diverses destinées au fleurissement municipal pour un chiffre d’affaires de 400 000€. À ce jour, il est dans le flou le plus total. « Si les communes me lâchent, je ne sais pas ce que je deviens. Tous les jours, on joue à la roulette russe. Je plante, je rempote, je cultive, mais y aura-t-il quelqu’un pour acheter ma production ? Nul ne le sait. » souligne Stéphane Schwarz.